Le point de départ de cette démarche ? « En mai 2021, il y a eu une inscription sur le registre hygiène et sécurité de la collectivité. Nous avons décidé de faire de cette inscription une prise en charge innovante, en accompagnant l’équipe concernée », explique Géraldine Roux, DRH du conseil départemental des Hautes-Alpes (05). Car jusqu’ici, la collectivité avait seulement mis en place des outils pour répondre à des demandes individuelles d’agents. Le département sollicite alors la MNT pour trouver un dispositif innovant et réaliste de prévention des risques psychosociaux (RPS) qui pourrait porter ses fruits à l’échelle de la collectivité. En réponse, la MNT fait appel à son partenaire, le HUB ACT, réseau de 14 consultants indépendants spécialisés dans la prévention des RPS. C’est le début de l’aventure !
Deux Maisons des solidarités, pilotes de la démarche
Les Maisons des solidarités de Briançon et de l’Argentière-la-Bessée concernées par l’inscription dans le registre ont naturellement été retenues pour être les pilotes de cette démarche. À elles deux, elles réunissent une cinquantaine de collaborateurs (soit 5 % de l’effectif global du conseil départemental des Hautes-Alpes qui emploie 1 000 agents). La méthodologie proposée par Stéphanie Rousset, consultante du HUB ACT qui conduit la démarche, consiste à établir d’abord un état des lieux de l’exposition des salariés des Maisons des solidarités aux RPS (stress, conditions de travail, pénibilité), puis à définir les actions à mettre en œuvre, c’est-à-dire à partir du cœur des activités de travail de chacun et des équipes pour agir concrètement en prévention et améliorer la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT).
« Les risques psychosociaux représentent une problématique complexe et sensible. En donnant la parole aux agents et en ouvrant le dialogue, nous avons rappelé à chacun qu’il peut être acteur de son bien-être au travail au quotidien. »
Tous acteurs du changement
« En octobre 2022, afin d’établir un diagnostic en commun, des réunions de travail ont été organisées pour discuter avec les agents de ce qui fonctionne bien dans leur activité professionnelle et de ce qui, a contrario, pose problème », précise Stéphanie Rousset. Puis de nouvelles réunions ont été animées en novembre, toujours avec les professionnels de terrain, pour construire le plan d’actions. Au total, 24 fiches-actions ont été définies et ont avancé pas à pas en 2023, portées par les équipes, les encadrants, la direction ou la DRH.
Ce qui rend la démarche particulièrement innovante ? « C’est le fait qu’elle ait engagé un dialogue sur le travail, qu’elle ait redonné du sens et qu’elle ait repositionné chacun, du terrain à la direction, comme un acteur du changement, quel que soit son niveau hiérarchique », analyse Géraldine Roux. Comment parler du travail en réunion d’équipe ? Comment l’encadrement peut-il venir en appui des équipes pour mieux réguler la charge de travail ? Comment accueillir les nouveaux arrivants ? Comment varier les lieux des réunions d’équipe ? Comment prendre en charge les frais de formation ? Dans les prochains mois, le conseil départemental des Hautes-Alpes compte bien dupliquer ces fiches-actions et les solutions trouvées pour ses sept autres Maisons des solidarités !
Les clés du succès
Au-delà du transfert de méthode* et de la montée en compétences en interne, Géraldine Roux constate surtout que « chacun s’est engagé dans cette démarche de prévention des RPS et en a compris le bien-fondé ». Autre point positif selon elle : « un dispositif monté sur mesure pour la collectivité et une équipe, avec la consultante et la MNT, qui a travaillé dans le même sens ». Résultat : les assistants de prévention ont témoigné de la démarche auprès des partenaires sociaux ! La DRH conclut : « Nous avons eu la chance d’avoir un interlocuteur, la MNT, très impliqué localement. Je n’aurais jamais contacté le HUB ACT par mes propres moyens ! ». Pour Stéphanie Rousset, l’engagement de la gouvernance du département a représenté « un point clé qui a permis de garder le cap ». Les prochaines étapes ? Place au bilan ! L’évaluation des résultats avec une enquête terrain sera menée lors de ce premier semestre 2024 et, à plus long terme, la collectivité souhaiterait former ses managers à la problématique des RPS.
* Méthode apportée par Stéphanie Rousset, consultante spécialisée dans la prévention des risques psychosociaux et membre du HUB ACT.
Zoom sur la méthodologie
Cette démarche de prévention des risques psychosociaux (RPS) a été animée en concertation avec la direction générale, la DRH, les représentants de la F3SCT (nouvelle appellation du CHSCT depuis le 1er janvier 2023), les responsables de services et les membres du service prévention et santé au travail du conseil départemental des Hautes-Alpes (CD05). Au-delà du travail engagé avec les équipes terrain, un comité de pilotage, auquel la MNT a participé, a été lancé en octobre 2022 pour orienter, suivre et décider du déroulement des interventions et des actions de prévention des RPS et de promotion de la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT). Le dernier a eu lieu en mars 2024.
Légendes des deux photos ci-dessus - Parmi les 23 fiches actions rédigées dans le cadre de cette démarche, une était dédiée à l’expérimentation d’une journée RH qui a eu lieu le 28 mars 2024. L’objectif formalisé par l’équipe de terrain « communiquer autour des procédures RH pour une meilleure appropriation collective ». Une journée co-construite par l’équipe de l’agence de la cohésion sociale Nord et la direction des ressources humaines. Une belle expérience de collectif de travail renouvelé. L’occasion également pour la MNT, présente lors de cette intervention, de rappeler les conditions d’adhésion et les garanties des contrats collectifs santé et prévoyance proposés par la collectivité.
© Getty_Images ; CD05 ; DR.
Article publié le 05/04/2024