La communauté de communes (CC) du Grand Autunois Morvan (GAM) a mis en œuvre un vaste programme d’accompagnement de ses managers de proximité, focalisé sur la prévention des risques psychosociaux (RPS). Mené par la MNT avec une intervenante de son partenaire le HUB ACT, cet accompagnement a débouché sur des actions concrètes et transformé les relations entre les services. Marie-Claude Barnay, présidente de la CC GAM en témoigne.

Nous voulions améliorer la qualité de vie au travail des managers de proximité, courroies de transmission entre la direction et les agents. Au-delà de clés pour prévenir les RPS pour eux-mêmes et au sein de leurs services, le programme nous conduit à mettre en œuvre de nombreuses actions à fort impact positif sur notre cohésion interne et sur la qualité de notre service au public. »

Marie-Claude Barnay, présidente de la CC GAM

Quelles étaient vos difficultés et pourquoi avez-vous fait appel au HUB ACT pour prévenir les RPS ?

• Marie-Claude Barnay : Entre 2014 et 2017, nous avons connu de multiples fusions et intégré de nouvelles compétences. Depuis, notre communauté regroupe 55 communes et exerce plus de 70 compétences. Cette intégration rapide avait créé des difficultés managériales et organisationnelles.
  Apprendre à travailler ensemble n’est pas si simple : l’audit que nous avons lancé en 2017 a en effet montré que les managers de proximité étaient particulièrement exposés aux RPS. Dès septembre, nous avons créé un service prévention, avec une volonté forte : améliorer la qualité de vie au travail, et une priorité : ces managers.
  En partageant notre audit avec la MNT, nous avons eu une meilleure visibilité sur les actions possibles et analysé plus finement les raisons du mal-être identifié pour mieux comprendre ce qui était lié à notre collectivité et à son extension rapide, à l’impact du Covid, pour décrypter les raisons d’arrêts de travail... Nous avons déterminé que nous avions besoin de donner à ces managers des connaissances sur les conséquences des RPS pour les aider au quotidien à les prévenir, mais aussi d’agir concrètement pour améliorer la cohésion, la transversalité, l’échange ainsi que la reconnaissance hiérarchique et l’égalité de traitement entre des agents venant de différentes communes. Nous voulions aussi une démarche avant-gardiste pour clarifier le rôle des managers et leur donner des clés pour qu’ils s’y sentent bien. D’où notre idée de coconstruire avec tous une démarche globale, au-delà d’une formation. La MNT nous a orientés vers Marie-Anne Saule Marie-Anne Saule, intervenante de son partenaire le HUB ACT, et nous sommes très satisfaits du programme mis en œuvre.

Comment jugez-vous la manière dont ce programme s’est construit et déroulé ?

• M.-C. B. : L’ensemble a parfaitement répondu à nos attentes. La mise en œuvre d’un comité de pilotage a permis de cadrer et d’adapter le programme à nos spécificités. La séquence "sensibilisation" a bien appréhendé toutes les problématiques. Grâce à la pédagogie ACT, les stagiaires ont pu exprimer librement leurs difficultés au quotidien et cela a conduit à une remise en cause collective constructive.
  La séquence "action" a débouché sur 31 feuilles de routes, toutes concrètes, que nous avons toutes validées. Il était primordial pour nous de pouvoir en réaliser certaines très rapidement pour montrer que la volonté politique se concrétisait. Dix actions sont déjà effectives, avec notamment la création d’une newsletter interne et d’un livret d’accueil. Elle répond à une demande forte de communication interne pour mieux se connaitre, mieux valoriser les missions de chacun et resserrer les liens. Les 21 autres actions sont en cours. Globalement, ce programme a été très apprécié par tous les participants.

Quelle est la suite prévue pour prévenir les RPS ?

• M.-C. B. : Neuf actions ont été priorisées, compte tenu des besoins des agents et de leur faisabilité. Pour chacune, un groupe de travail a été constitué en avril, sur la base du volontariat, et les premières réunions ont été programmées en mai. Parmi ces actions : mettre en place un trombinoscope, un calendrier annuel des évènements, créer des outils informatiques communs, réorganiser des évènements de convivialité. Tout cela est très concret, mais il s’agit d’autant d’actes forts. C’est par l’écoute, l’échange entre services, la connaissance des missions des autres, la cohésion, la reconnaissance et la valorisation du travail de chacun en interne et en externe, que se forgent la qualité de vie au travail, la fierté d’appartenance à une collectivité et son attractivité.

Légende photo principale : les managers de la CC GAM qui ont participé au programme de prévention des RPS. © CC GAM ; DR

Article publié le 23/05/2022