Un Français sur quatre souffre d’une rhinite provoquée par le pollen, que l’on appelle aussi rhume des foins. C’est même l’allergie respiratoire la plus fréquente, qui fait souvent suite à d’autres manifestations allergiques durant l’enfance (allergie alimentaire, eczéma atopique…). Elle se manifeste par un nez bouché et/ou qui coule en permanence et des éternuements réguliers en dehors de tout rhume ou grippe. Cela s’accompagne souvent d’yeux rouges, qui pleurent ou grattent, de démangeaisons de la gorge, du palais et/ou des oreilles. Alors qu’un rhume dure 7 à 10 jours, les symptômes de la rhinite allergique persistent plusieurs semaines ou mois. La rhinite allergique multiplie par ailleurs par six le risque de souffrir aussi d’asthme.
Les plantes les plus allergisantes sont les graminées, le bouleau, le cyprès et l’ambroisie. On peut être allergique à un ou plusieurs pollens, présents à différentes saisons :
- pollens d’arbres, de janvier à juin (noisetier, cyprès, aulne, puis charme, bouleau, saule, peuplier et enfin frêne et olivier…)
- pollens de graminées, de mai à août (fétuque, dactyle, pâturin…)
- pollens d’herbacées de juillet à octobre (ambroisie, armoise, plantain…)
Le diagnostic d’une rhinite allergique est réalisé lors d’un examen clinique, qui peut être complété par des tests cutanés permettant de confirmer la nature du ou des pollens qui en sont à l’origine.
Les effets du bouleversement climatique
Il est de plus en plus fréquent que certaines régions soient placées en alerte rouge aux pollens dès les premiers mois de l’année, à cause de températures très douces qui favorisent la floraison des noisetiers. Pour Météo France, cette situation « exceptionnelle » pourrait bien devenir la norme autour de 2050. D’après les études scientifiques, le bouleversement climatique va avoir plusieurs conséquences pour les millions de Français qui souffrent d’allergies aux pollens :
- les saisons polliniques vont démarrer plus tôt et durer plus longtemps ;
- les quantités de pollens dans l’air vont être plus importantes ;
- le pouvoir allergène des pollens va augmenter, et se combiner avec les effets négatifs de la pollution atmosphérique.
Traitements symptomatiques et désensibilisation
Votre médecin traitant peut vous prescrire des médicaments antihistaminiques (certains sont aussi disponibles sans ordonnance), des traitements locaux pour le nez (sprays anti-inflammatoires aux corticoïdes) et les yeux (collyres).
Seul un médecin allergologue peut vous proposer une désensibilisation : cela consiste à prendre des quantités minimales d’allergènes par voie sublinguale (comprimés ou gouttes) pendant environ trois ans, en continu ou 6 mois par an selon l’allergène.
Les bons réflexes au quotidien
- Pour être informé du niveau de risques, consultez régulièrement le bulletin hebdomadaire du Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) ou abonnez-vous aux alertes polliniques, via le site internet pollens.fr ou l’application gratuite Alertes Pollens (disponible sur Play Store et Apple Store).
- À la haute saison pollinique, lorsque vous rentrez chez vous, brossez-vous les cheveux et lavez-vous le visage à l’eau.
- Durant la saison pollinique, ne faites pas sécher votre linge à l’extérieur, et aérez votre logement uniquement s’il n’y a pas de vent et la nuit (car les plantes libèrent leurs pollens plutôt dans la journée).
- Ne ramenez pas chez vous des plantes sauvages ramassées dans la campagne.
- Rincez-vous plusieurs fois par jour le nez avec une solution saline, éventuellement isotonique (pour déboucher) et les yeux avec du collyre.
- Afin d’éviter les crises aigues et le développement d’une inflammation chronique, prenez votre traitement de fond (antihistaminiques) durant toute la saison pollinique.
Découvrez l’appli J’aère pour savoir quand aérer votre logement ou votre lieu de travail selon la pollution de l’air et la présence des pollens. Développée par le Groupe VYV, cette application est gratuite.
Crédits photo : GettyImages ; Luis Alvarez
Article publié le 02/05/2023