J’ai 48 ans, des bouffées de chaleur et encore des périodes irrégulières de règles. Suis-je en périménopause ?
Cela est fort probable. Des perturbations dans les cycles peuvent avoir lieu pendant la période qui précède la ménopause, appelée périménopause. La périménopause survint le plus souvent entre 45 et 55 ans, et en général autour de 50 ans, pour une durée moyenne de 2 à 4 ans, pour les femmes françaises. D’après l’OMS (Organisation mondiale de la santé), « la périménopause débute lorsqu’apparaissent des signes cliniques et/ou biologiques qui annoncent la survenue de la ménopause ; elle se termine une année, au moins, après les dernières règles ».
J’ai 51 ans. Cela fait 14 mois que je n’ai pas eu mes règles. Suis-je ménopausée ?
Sans autre forme de souci gynécologique, oui. La ménopause est définie après une période d’un an complet sans règles. L’âge moyen de la ménopause chez les Françaises est de 51 ans. La ménopause "naturelle" survient pour 90 % des femmes entre 45 et 55 ans, le plus souvent entre 48 ans et 52 ans. La ménopause est confirmée si les règles ne sont pas venues pendant 12 mois consécutifs et si la femme est à l’âge habituel de la ménopause (autour de 50 ans).
La ménopause naturelle survient quand les ovaires ne fonctionnent plus. Ils arrêtent leur sécrétion hormonale d’œstrogènes et de progestérone. Il n’y a donc plus d’ovulation (plus de possibilité d'être enceinte). Seule la carence oestrogénique (absence d’œstrogènes) est responsable à court terme des symptômes, bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, et à long terme, en particulier, de la déperdition osseuse (ostéoporose) et de l’augmentation des maladies cardiovasculaires.
Depuis mon cinquantième anniversaire, je remarque quelques perturbations dans mon corps. Quels signes me montrent qu’il pourrait s’agir de la ménopause ?
Les principaux symptômes de la périménopause sont : des cycles irréguliers, des bouffées de chaleur, des troubles du sommeil (suées nocturnes notamment), des seins tendus et douloureux avant les règles, des troubles de l’humeur (irritabilité, nervosité). Peuvent également être constatées des modifications de la fonction sexuelle (sécheresse vaginale, baisse de la libido), une perte osseuse, des changements de taux de cholestérol, des douleurs articulaires… Ne pas hésiter à en parler à son médecin ou son gynécologue.
Je suis gênée dans ma vie quotidienne par des bouffées de chaleur et des sueurs nocturnes : peut-on traiter ces troubles ?
- Une prise en charge hormonale est possible lorsque les troubles de la périménopause et de la ménopause altèrent la qualité de vie. Le THM (traitement hormonal de ménopause) concerne les femmes ménopausées. Il existe plusieurs traitements, prescrits par son médecin ou son gynécologue, qu’il est possible de tester et adapter.
- Une prise en charge non hormonale par des traitements alternatifs médicamenteux et/ou complémentaires.
Je n’ai plus de désir pour mon conjoint. Est-ce à cause de ma ménopause ?
Oui, c’est possible, mais l’incidence de la ménopause sur la libido dépend de chaque cas : le désir n’est pas uniquement lié aux hormones, il est aussi émotionnel et mental.
L’âge de la ménopause peut-il être modifié ou prédit ?
L’âge de la ménopause est déterminé génétiquement : il ne peut être ni modifié, ni prévu à l’avance. Les femmes d’une même famille (mère, soeurs) sont en général ménopausées à peu près au même âge. Il existe des familles à ménopause "normale" (autour de 50 ans), des familles à ménopause précoce (avant 40 ans) et des familles à ménopause tardive (après 55 ans).
Le tabac avance l’âge de la ménopause de deux ans environ. L’âge des premières règles, le nombre de grossesses et la prise d’une pilule contraceptive n’influent pas sur l'âge de survenue de la ménopause. En revanche, la ménopause peut être provoquée (et ce, quel que soit l’âge) par certains traitements (chimiothérapie, radiothérapie pelvienne…) ou chirurgie des ovaires ayant pour but de traiter des maladies graves (cancers…). Il s’agit alors d’une ménopause artificielle, et les femmes devant suivre ces thérapies sont averties de leurs conséquences.
Combien de temps dure la ménopause ?
Jusqu’à la fin de la vie de la femme. Les symptômes remarquables (bouffées de chaleur...) consécutifs à la chute des oestrogènes dans l’organisme peuvent débuter avant la fin des règles (donc en périménopause) et durer en moyenne 7 ans, de quelques mois à 10 ans ou plus. Mais l’absence d’oestrogènes perdure toute la vie. Ainsi, la femme ménopausée sera en carence oestrogénique toute sa vie : c’est la post-ménopause.
J’ai 39 ans et des symptômes évidents de ménopause : est-il possible que je sois déjà ménopausée ?
Avant 40 ans, il convient de distinguer :
- la ménopause induite par un traitement, une radiothérapie ou l’ablation chirurgicale des ovaires ;
- la ménopause qui survient spontanément ; mieux nommée "insuffisance ovarienne prématurée" ou IOP.
Avant 40 ans, le terme "ménopause précoce" se dit aussi, bien que de moins en moins utilisé. Elle concerne 2 % des femmes en France. Elle est le plus souvent d’origine génétique ; on peut retrouver des cas identiques dans la famille (mère, soeurs ou tantes…) ou d’origine auto-immune.
Les conséquences et la prise en charge thérapeutique d’une "ménopause précoce" sont très différentes de celle d’une ménopause survenant à l’âge moyen (entre 45 et 55 ans), dite "naturelle". Une consultation très spécialisée auprès d’un gynécologue s’impose pour tout arrêt des règles avant 40 ans.
L’ablation de l’utérus entraîne-t-elle la ménopause ?
Non. L’hystérectomie (ablation de l’utérus) supprime seulement les règles, quel que soit l’âge. Parfois, lors de l’ablation de l’utérus, il peut être nécessaire d’enlever aussi les deux ovaires. Dans ce cas seulement, il y aura ménopause dite "chirurgicale" (sans ovaires : pas d’oestrogènes). Les symptômes sont souvent plus brutaux et plus intenses que lors d’une ménopause naturelle.
Quelles sont les complications qui peuvent survenir lorsque la ménopause est installée ?
Les principales complications à long terme peuvent être les maladies cardiovasculaires, l’ostéoporose, l’incontinence urinaire, la difficulté à ne pas prendre de poids, ou le prolapsus génital ou génito-urinaire appelé couramment "descente d'organes", qui se caractérise, chez la femme, par le glissement d’un ou plusieurs organes pelviens situés dans le bassin, dans le vagin. Le prolapsus est transitoire ou permanent.
Adopter ces comportements peut aider à réduire les troubles :
- Adopter une alimentation équilibrée : contre les risques d’ostéoporose et les problèmes cardiaques, pauvre en matières grasses et riche en fibres, légumes et en aliments complets, riche en calcium.
- Pratiquer une activité physique régulière (environ 30 minutes par jour) : cela prévient la prise de poids, améliore le sommeil, solidifie les os et régulant le moral.
- Limiter le stress : en pratiquant la méditation ou le yoga, par exemple.
- Ne pas fumer.
Pour plus d’informations, consulter son gynécologue ou son médecin.
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Article publié le 03/10/2023
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