Une plongée au cœur des organisations territoriales bousculées par une crise sanitaire aussi soudaine qu’inédite. Tel est le prisme de la 26e étude de l’Observatoire MNT, « Repenser la santé au travail et les organisations à l’aune de la Covid-19 », qui analyse "à chaud" la manière dont les collectivités ont géré la santé de leurs agents depuis le début de la pandémie en mars 2020. Réalisée par cinq élèves administrateurs territoriaux de la promotion Abbé Pierre en partenariat avec l’Institut national des études territoriales (Inet) et l’Association des administrateurs territoriaux de France (AATF), cette étude repose sur les témoignages de 45 acteurs publics (agents, managers territoriaux et décideurs locaux) représentant 34 structures territoriales de métropole et d’outre-mer.
Des témoignages recoupés et analysés par l’Observatoire MNT qui démontrent que la crise sanitaire a propulsé en quelques jours la préservation de la santé des agents et des usagers en tête des préoccupations des employeurs et des décideurs publics. Dès l’annonce du confinement généralisé en mars 2020, chaque collectivité a dû, en effet, réorganiser dans l’urgence le travail afin de concilier l’obligation d’assurer la continuité des services publics et l’impératif de protection des agents.
Les grandes collectivités mieux outillées face à la crise
Une situation qui s’est aussitôt traduite par des modifications majeures dans les conditions d’exercice des 250 métiers territoriaux des filières administrative, technique, sociale, de la sécurité ou culturelle. Le contenu même des missions des agents, leurs tâches quotidiennes, voire même leur sphère privée – en raison de la mise en place du télétravail – ont été impactés par les mesures sanitaires prises par les employeurs territoriaux.
Face à de tels bouleversements, les auteurs de l’étude remarquent que si l’ensemble des organisations territoriales ont fait de la protection de la santé des agents une priorité, les plus grandes structures ont semblé être "mieux outillées" face à la crise. « Au-delà de moyens plus importants, cette meilleure capacité d’adaptation s’explique surtout par la présence de médecins et de services de santé internes dédiés », soulignent-ils notamment. Inversement, les petites collectivités en manque de personnel – particulièrement en zone rurale – ont éprouvé davantage de difficultés à mettre en place des politiques RH appropriées.
La culture de la prévention, un atout pour la santé des agents
Cette 26e étude de l’Observatoire MNT met, par ailleurs, en exergue « la culture de la collectivité et l’importance accordée aux questions de santé avant la pandémie ». « Les collectivités ayant fait de la préservation de la santé et du bien-être de leurs agents un axe essentiel de leur politique RH se sont davantage engagées dans la protection de leurs agents durant la crise », constatent notamment les élèves administrateurs, en remarquant que la désignation de "référents Covid" dès le début de la pandémie a été plus importante dans les collectivités déjà impliquées dans une politique de prévention. Une opinion partagée par Jean-René Moreau, président de l’Observatoire MNT, qui voit dans cette étude la confirmation de la nécessité pour les collectivités « d’investir sur la santé au travail plus que jamais, pour se prémunir d’une gestion de crise uniquement à chaud et de l’immédiateté ».
En savoir plus :
- L'étude dans son intégralité
- La synthèse de cette étude
- Voir ou revoir le webinaire présentant cette étude, organisé par l'Observatoire MNT dans le cadre de la semaine digitale de Preventica.
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Article publié le 26/08/2021