Lauréate PSMT 2021, Montataire s’engage pour la prévention et la qualité durable en restauration collective

« Une forte volonté politique, un service engagé développement durable, des partenaires actifs, la participation des agents, des moyens consacrés aux facteurs d’ambiance, à l’ergonomie, à la formation, à l’organisation, nous ne négligeons aucun détail », affirme Latifa Hasni, DGA en charge des RH de Montataire (Oise). Au départ, afin de franchir un pas de plus dans une démarche de développement durable déjà initiée, celui d’une restauration responsable, une première étude est conduite fin 2019, par un conseiller pédagogique, pour analyser le fonctionnement des restaurants scolaires, site par site : fréquentation, taux d’encadrement, absences, difficultés rencontrées. Suit une seconde étude axée sur le bruit et les espaces, menée par le centre de gestion de la FPT de l’Oise, partenaire du projet. Le tout dans un contexte où la ville de Montataire s’interroge sur sa capacité et ses conditions d’accueil.

En juillet 2020, lors d’un premier comité de pilotage (composé de membres des services restauration, éducation, technique, accueil de loisirs, prévention, pédagogie, et de cadres de direction), les résultats sont dévoilés. Confrontés à une augmentation de la fréquentation des restaurants scolaires, les agents se plaignent du bruit, du manque d’espace et de temps pour partager un moment de repas convivial et pédagogique. Les responsables restauration de la ville, eux, réglant chaque jour tensions ou conflits, s’éloignent de leur cœur de métier. Candidate fin 2020 au label « Ville amie des enfants » décerné par l’UNICEF, voulant à tout prix écarter l’exclusion d’enfants et améliorer encore la qualité du service et les conditions de travail, la commune de Montataire décide de déployer un plan d’actions global.

Equipements et emplois au service du bien-être des agents et des enfants

Ce plan intègre le bruit, les espaces, les équipements, mais aussi le rythme et les postures de travail, ainsi que la professionnalisation des équipes. Car la qualité du service de restauration, l’accueil et le bien-être des enfants sont liés à l’amélioration des conditions de travail des agents et des conseils d’école. Côté équipements et offre, un budget d’investissement et de fonctionnement dédié au projet permet d’acheter du mobilier, du matériel ergonomique, de réaliser les travaux d’insonorisation dans tous les restaurants, tout en augmentant la part des produits bio, en circuits courts et des menus végétariens. Parallèlement, côté humain :

  • 32 emplois permanents sont créés fin 2020 pour dé-précariser des emplois de pause méridienne, et la fiche de poste, revue, transforme les agents de surveillance en agents d’animation,
  • un plan de formation est déployé proposant une qualification BAFA aux agents et une sensibilisation au gaspillage alimentaire,
  • une référente de pause méridienne est nommée.

Lors de la mise en place du projet de mars à juillet 2021 :

  • les résultats d’une étude complémentaire hygiène sécurité environnement, menée avec l’IUT de Creil, sont présentés,
  • l’expérimentation « achats sur site » démarre,
  • une formation sur les nouvelles techniques d’entretien des équipements est mise en œuvre,
  • une communication externe et interne est déployée.

Aujourd’hui, ce projet participatif mobilise les conseils d’école, sollicités pour avis et expérimentation avant le déploiement des actions ; demain, les parents partageront des repas.

A projet participatif, solutions adaptées 

Les premiers résultats montrent une très bonne fréquentation des restaurants, une forte adhésion managériale et sociale au projet et une émulation traduite par l’enchaînement des actions malgré la crise sanitaire. Les agents apprécient particulièrement la dé-précarisation, la professionnalisation et les formations, avec un taux de participation de 95 %, y compris pendant la crise sanitaire. Les élus ont adopté un budget en croissance dans un contexte de réduction des ressources et les familles accueillent positivement le projet.

Grâce à cette démarche structurée, Montataire compte bien à terme diminuer de 35 % le niveau sonore, renforcer le taux d’encadrement dans les restaurants, développer des animations avant et après le repas, réduire la fatigue physique des agents. Et prolonger le projet hors restaurants scolaires… De quoi atteindre son ambition : un niveau de qualité de vie au travail qui se distingue d’une prévention classique.

© Tchavolo Productions - Alexandre de Cadoudal

Mis à jour en juin 2024

Article publié le 07/09/2021

Les articles les plus populaires

Les PSMT et après – Le CD 93 : du sur-mesure pour la prévention santé dans les crèches

Depuis leur création en 2011, les Prix santé et mieux-être au travail de la fonction publique territoriale (PSMT) initient des dynamiques vertueuses dans les collectivités récom...

PSC, négociation collective et dialogue social : une autre réforme se dessine

Le 30 juin 2022, la MNT était partenaire d’une webconférence organisée par Weka, avec la Fédération nationale des centres de gestion, sur la réforme relative à la négociation et...

Prix santé et mieux-être au travail de la FPT : les lauréats 2021

Huit lauréats ont été récompensés lors de la 8e édition des Prix santé et mieux-être au travail de la fonction publique territoriale (PSMT), lundi 4 octobre 2021, lors d’une con...