L’action s’est avérée très positive à plus d’un niveau, au-delà même de nos espérances : les agents se sont sentis valorisés, ont beaucoup participé et une dynamique d’équipe s’est créée. Au-delà des exercices, des gestes et positions à mettre en pratique, se sentir bien dans son travail et dans son environnement est un facteur essentiel dans la lutte contre les TMS.
Qu’est-ce qui vous a convaincus d’entreprendre la démarche PAMAL au sein du CD 87 ?
Nous voulions cibler tout particulièrement un public pour nous prioritaire, avec une action plus individualisée et pratique. C’est ainsi que la MNT nous a présenté la démarche PAMAL, qui nous a semblé totalement adaptée. Les entretiens individuels, l’observation sur le lieu de travail permettent de mieux identifier les situations à risque pour chaque cas en particulier et de mieux orienter le discours lors des séances de groupes, mais aussi dans la suite à donner à cette prévention. On engage mieux les collaborateurs en les formant de manière individuelle. Même si nous, en tant qu’employeur, nous avons des actions à mener pour lutter contre les TMS, le succès ne peut venir qu’avec la participation active des agents.
Comment s’est déroulée la formation ?
La MNT nous a accompagnés dès l’amont, en nous orientant dans le choix de la démarche et en participant à sa mise en place. Elle nous a également mis en contact avec KFP (Kiné France Prévention) et le kinésithérapeute, Philippe Fradin. Il nous a fallu presque six mois pour bien formaliser le cahier des charges en fonction de nos spécificités. Les premières sessions ont ensuite débuté, avec les agents de l’entretien des locaux puis ceux des archives. Enfin, après un temps de latence, nous avons organisé des séances de débriefing avec KFP, la MNT et les chefs de service, en réunissant à nouveau les groupes pour évaluer l’efficacité des solutions apportées par le kinésithérapeute.
Qu’en est-il ressorti ?
Les agents chargés de l’entretien des locaux vont peu en formation et, lorsque nous leur avions présenté la démarche, nous avions senti quelques réticences. Mais en fait, le lien avec l’intervenant a été très facile et ils ont été très rapidement enthousiastes. Beaucoup m’ont remonté que la formation leur avait été utile et qu’ils mettaient en pratique ce qu’ils avaient acquis. Je me félicite également de voir que chez ces agents, qui travaillent plus en binôme, voire seuls mais plus rarement en équipe, un véritable sentiment d’appartenance à un groupe a pu ainsi naître. Par ailleurs, ils se sont sentis valorisés dans leurs fonctions, reconnus en tant que professionnels. Cela me semble essentiel, car les TMS ne sont pas seulement biomécaniques, mais aussi très souvent psychologiques. Se sentir bien dans son métier, dans son équipe, dans son environnement de travail, fait partie intégrante de la démarche. De notre côté, nous avons entrepris une réflexion sur les postes de travail et le renouvellement des matériels, comme des aspirateurs à porter sur le dos, notamment, facilitant le travail sur les escaliers. Les agents seront consultés en amont, d’autant plus que grâce à la formation, ils auront un regard plus affûté. Les solutions ne sont pas forcément coûteuses et sont parfois très simples. Cela peut être, par exemple, de porter à deux des charges lourdes au lieu de le faire tout seul.
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Article publié le 24/06/2019