La problématique de l’inaptitude et du reclassement d’agents fragilisés par la maladie, les accidents de la vie ou l’usure professionnelle est un sujet majeur pour les collectivités territoriales. Dans son 32e Cahier, l’Observatoire MNT répertorie les clés de réussite pour le reclassement d’un agent empêché de poursuivre sa carrière dans le poste pour lequel il a été recruté pour raisons de santé.
Explorer toutes les alternatives possibles
L’Observatoire MNT montre d’abord qu’il s’agit pour la collectivité d’aller vers « une nouvelle culture du reclassement » en anticipant le plus possible les situations professionnelles pouvant conduire, à terme, à l’inaptitude. Une démarche qui implique d’explorer avec l’agent concerné toutes les alternatives possibles pour mettre en place un projet de reconversion dès l’apparition des premiers signes de fragilisation, idéalement sans attendre la déclaration d’inaptitude.
Devenir acteur de son propre projet de reclassement
L’auteur de l’étude, le sociologue Jérôme Grolleau, souligne que l’employeur territorial dispose, en outre, d’outils permettant de maintenir dans l’emploi les personnes avec une inaptitude (au poste ou aux fonctions du grade). La période préparatoire au reclassement (PPR) peut jouer un rôle essentiel en créant « un sas transitionnel ouvrant la possibilité d’un véritable travail d’accompagnement ». Cette période permet à l’agent de bénéficier de formations et de stages en immersion, mais aussi d’exprimer dans un contexte sécurisé « son vécu, ses besoins, ses craintes, ses analyses, sans se voir opposer une fin de non-recevoir ». Dans ce cadre, l’écoute bienveillante des professionnels de l’accompagnement de la collectivité ou du centre de gestion peut aider l’agent à devenir acteur de son propre projet de reclassement.
Capacité à s’investir dans de nouvelles expériences
A partir de l’analyse de différents cas d’agents en situation de reclassement, l’étude de l’Observatoire MNT identifie les conditions favorisant le succès de la démarche. Le premier facteur déterminant repose sur la capacité de l’agent territorial à s’investir dans de nouvelles expériences. Qu’il s’agisse de mobilité professionnelle antérieure (changement de collectivité ou de métier, activité exercée dans le secteur privé, etc.), de parcours de vie non-linéaire (congé parental, divorce, décès d’un proche, etc.) ou de l’acquisition de compétences transversales (maîtrise du langage écrit et oral, compétences relationnelles, etc.), les qualités d’ouverture d’esprit, de souplesse, d’adaptation constituent des atouts essentiels pour réussir un reclassement. La présence du double désir de travail et de reconversion chez l’agent est également un point clé de réussite.
Des exemples inspirants à l’initiative de collectivités
L’Observatoire MNT illustre, par ailleurs, son analyse en mettant en lumière une série d’initiatives de collectivités ayant élaboré des dispositifs destinés à faciliter le reclassement. Ainsi, la ville de Cergy (Val-d’Oise) s’est dotée d’une cellule d’appui administratif en créant des postes supplémentaires de transition pour amener les agents titulaires en reclassement vers des postes permanents vacants. Autre exemple inspirant, celui du centre de gestion de Haute-Garonne qui a imaginé une plateforme novatrice au service de la reconversion professionnelle baptisée « MobilitéS ».

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Article publié le 04/07/2025
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