La 31e étude de l’Observatoire MNT, S’engager pour l’égalité femmes-hommes, un bénéfice pour toutes et tous, analyse la persistance des discriminations liées au genre des agents au sein des collectivités, tout en montrant les bénéfices que les organisations territoriales peuvent retirer des actions visant à faire reculer ces inégalités. Réalisée à partir d’entretiens menés avec des acteurs territoriaux (élus, DG, DGA, DRH, formateurs, chargés de mission sur l’égalité professionnelle, syndicalistes…), des experts et des personnes ressources, l’étude souligne d’abord l’impact des initiatives en faveur de l’égalité professionnelle sur la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) de l’ensemble des agents.

De ce point de vue, quelle que soit la taille de la collectivité, l’engagement des exécutifs territoriaux en matière de portage politique et administratif et de moyens mobilisés s’avère essentiel. L’Observatoire MNT met en lumière de nombreux exemples de cet engagement proactif, à l’instar de la ville de Lyon (69) qui vient d’adopter son 4e plan de lutte contre les inégalités liées au genre des agents, faisant de cet objectif un pilier de sa stratégie bien avant l’obligation légale à laquelle sont soumises les grandes collectivités.

De la ville de Villeurbanne (69), qui a fait le choix d’attribuer à la 3e adjointe une délégation consacrée à la lutte contre les discriminations, à l’agglomération de Cergy-Pontoise (95) qui a élaboré un plan d’administration axé sur cette problématique, en passant par le département des Landes (17), où un nouveau service égalité femmes-hommes a été créé avec deux équivalents temps plein (ETP), la mise en œuvre des politiques anti-discriminations est, en effet, le fruit de décisions politiques ou hiérarchiques prises au plus haut niveau.

Des décisions qui nécessitent pourtant une large adhésion des agents et leur participation active aux actions lancées par les employeurs publics. Ainsi, les agents de la ville et de la métropole de Dijon se sont impliqués dans la mise en place d’un réseau d’ambassadeurs chargés de repérer au quotidien les inégalités professionnelles, tandis que ceux du département de Seine-Saint-Denis (93) ont participé à la réalisation de vidéos de sensibilisation sur le sexisme.

Certaines entités territoriales de plus petite taille se sont également mobilisées pour faire reculer les discriminations entre les femmes et les hommes au sein de leurs équipes. C’est le cas de Corcoué-sur-Logne (Loire-Atlantique) qui a engagé une série d’actions en faveur de l’égalité professionnelle dans ses services. Une initiative qui permis à cette commune de 3 100 habitants d’obtenir en 2023 le label Égalité professionnelle décerné par l’Afnor.

De telles démarches, quelle que soit la taille de la collectivité, produisent directement des effets positifs sur le bien-être au travail des acteurs territoriaux. L’étude de l’Observatoire MNT montre, par exemple, que le plan égalité femmes-hommes élaboré par l’agglomération de Cergy-Pontoise s’est traduit par la prise en compte par l’administration de 50 mesures imaginées au cours d’ateliers d’intelligence collaborative impliquant les agents.

Autres exemples d’avancées, la décision de la ville de Saint-Ouen d’expérimenter une autorisation spéciale d’absence (ASA) pour règles incapacitantes, celle de ville de Lyon qui a mis en place un congé paternité de la même durée que celui du congé maternité, ou encore le choix fait par le département de Seine-Saint-Denis de faciliter l’accès des femmes au dépistage de certaines maladies comme l’endométriose et de leur permettre de consulter certains spécialistes médicaux sur le temps de travail. De nombreuses collectivités ont également misé sur la réorganisation du temps de travail afin de faciliter la parentalité des jeunes parents et des aidants familiaux ou décidé, comme à Villeurbanne, de limiter les réunions tôt le matin, tard le soir et le vendredi après-midi. Vecteurs de bien-être au travail, des démarches structurantes et inspirantes !