Comment la fonction RH peut-elle se moderniser pour répondre aux besoins des candidats, des agents et des directions ? Quels outils de pilotage et quelle offre de services les DRH doivent-elles déployer pour attirer, motiver, fidéliser, reconvertir ? Les six intervenants du Club RH de Toulon ont chacun apporté une partie de la réponse.

Lydie Ré, DRH par intérim du département du Var a levé le voile sur le nouveau SIRH de la collectivité. En cours de construction, il doit servir à « fiabiliser les données, automatiser les processus et libérer du temps pour se recentrer sur l'accompagnement et le conseil ». Pour faciliter l’appropriation de ce nouvel outil, un réseau d’ambassadeurs a vu le jour. En parallèle, avec la Data Visualisation, le département transforme des données RH complexes en informations claires et visuelles pour faciliter la prise de décision.

Eric Guillou, DGS du centre de gestion du Var a rappelé le rôle clé du CDG pour assurer la continuité des missions RH, que ce soit pour des besoins très spécifiques ou occasionnels. « Les collectivités peuvent notamment nous externaliser leurs opérations de paie et leurs dossiers retraite », a-t-il indiqué. Le CDG propose aussi un appui aux recrutements avec des outils comme les tests psychométriques, mais pas seulement. Conseil en évolution professionnelle, intérim, Document unique, santé mentale, signalement des violences internes... le spectre d’intervention est large.

Antoine Kempf, aujourd’hui DRH du centre hospitalier intercommunal de Toulon, est revenu sur la création d’un centre de formation interne lors de son précédent poste aux hôpitaux du Pays du Mont-Blanc. L’objectif ? Former des candidats sur les métiers en tension comme les agents de stérilisation, les secrétaires médicaux, les gestionnaire RH. « Il a fallu former des formateurs internes, obtenir une certification Qualiopi, acheter du matériel de simulation… mais au final nous avons renforcé notre marque employeur, y compris pour les cadres de santé, intéressés par la dimension formation des postes (10 % de temps dégagé) », a souligné Antoine Kempf.

La CAF du Var mise, quant à elle, sur une approche personnalisée. Pour l’illustrer, Emily Duhaubois, la responsable de sa branche RH, a donné l’exemple de l’accompagnement des candidats, depuis la phase d’information collective jusqu’à l’intégration, dans le cadre de la mise en œuvre de la méthode de recrutement par simulation (MRS) proposée par France Travail. L’information est également personnalisée sur l’intranet via des "parcours situationnels et populationnels types". Et les horaires sont 100 % flexibles, pour ceux qui le souhaitent.

À Saint-Tropez, la collectivité a opté pour une politique RH du logement volontariste. Ilias Ftouh, le DRH, a détaillé le dispositif : un service dédié et un budget annexe financé par une surtaxe sur les résidences secondaires qui permettent de proposer des logements aux agents permanents pour faciliter leur installation. Autre initiative : la création d’un "Village des saisonniers", avec 50 logements à 100 euros par mois. Résultat ? « Grâce à cela, pour la première fois cette année, nos effectifs estivaux d’ASVP sont au complet », s’est-il félicité. La collectivité prend aussi en charge à 100 % la navette "Les bateaux verts" (7,5 euros par ticket) et le stationnement des agents.

Pour finir, Frédéric Pastre, chef d’antenne Défense Mobilité Toulon a présenté le principe de la reconversion des militaires et l’accompagnement proposé par Défense Mobilité. « Nous avons des conseillers en transition professionnelle et une cellule dédiée aux relations avec les entreprises et les fonctions publiques », a-t-il expliqué.

La prise en charge peut durer jusqu’à trois ans. Avec, par exemple, des immersions de plusieurs mois pour faire "plonger" le militaire dans un futur métier et rassurer l’employeur. Mais aussi l’organisation d’évènements recrutement innovants, tel qu’un "Recrute Game" au cours duquel candidats et employeurs participent à des ateliers de manière anonyme avant les entretiens. « C’est un bon moyen de révéler les soft skills », a relevé Frédéric Pastre.